Mgr Rahho retrouvé mort
Enlevé le 29 février dernier, le corps de Mgr Paulos Farraj Rahho , archevêque chaldéen de Mossoul, a été retrouvé sans vie aujourd’hui. « Nous l’avons retrouvé privé de vie dans les environs de Mossoul. Les ravisseurs l’avaient enterré », a déclaré, ce jeudi, Mgr Shlemon Warduni, archevêque auxiliaire de Bagdad, au service d’information religieuse Sir.
Cette nouvelle a « profondément touché et attristé » Benoît XVI, a souligné le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. « Nous avions tous continué à espérer et à prier en vue de sa libération, comme le pape l’avait demandé plusieurs fois dans ses appels ». « Malheureusement, la violence la plus absurde et injustifiée continue de s’acharner sur le peuple irakien et, en particulier, sur la petite communauté chrétienne dont le pape et nous tous sommes particulièrement proches par la prière et la solidarité en ce moment de grande douleur », a ajouté le P. Lombardi.
Rencontre avec 40.000 jeunes
ROME, Lundi 3 mars 2008 (ZENIT.org) - « Soyez des disciples et des témoins de l'Evangile parce que l'Evangile est la bonne semence du Royaume de Dieu, c'est-à-dire de la civilisation de l'amour ! Soyez des constructeurs de paix et d'unité » : c'est l'invitation faite par Benoît XVI aux jeunes étudiants d'Europe et des Amériques rassemblés autour de lui samedi dernier, 1er mars, premier samedi du mois.
Le thème de cette veillée mariale était : « Europe et Amériques ensemble pour construire la civilisation de l'amour ». L'événement a été promu par le Conseil des conférences épiscopales d'Europe et organisée par le bureau de Pastorale universitaire du vicariat de Rome. Elle a réuni environ 10.000 jeunes en la salle Paul VI et 30.000 par liaison satellitaire et vidéo, dans différentes villes d'Europe et d'Amérique.
L'invocation de Marie, Trône de la sagesse, la prière des mystères glorieux du rosaire, et l'encyclique Spe salvi, ont rassemblé des jeunes à Naples et à Avignon, à Bucarest et à Minsk, à Tolède et à Varsovie, à Washington, à Mexico, Puebla, La Havane, Loja, Aparecida. L'arrivée du pape a été précédée par des témoignages de jeunes.
Benoît XVI a invité les jeunes à renouveler la civilisation occidentale qui a en partie trahi son inspiration évangélique et chrétienne.
« Soyez d'intrépides et généreux artisans de la civilisation de l'amour, en témoignant de la force transformante de l'Evangile dans la culture contemporaine de vos continents », a exhorté le pape.
« Le christianisme, a fait observer Benoît XVI, constitue un lien fort et profond entre le soi-disant Vieux continent, et le Nouveau Monde. Il suffit de penser à la place fondamentale qu'occupent la Sainte Ecriture et la liturgie chrétienne dans la culture et dans l'art des peuples européens et américains ».
Pourtant le pape soulignait qu'on a aujourd'hui besoin « d'une réflexion honnête et sincère, un examen de conscience pour vivifier cette inspiration évangélique commune ».
« Il faut discerner, a ajouté le pape, entre ce qui constitue « la civilisation de l'amour » selon le dessein de Dieu révélé en jésus Christ, et ce qui au contraire s'oppose à elle ».
Benoît XVI a indiqué les exemples d'autres jeunes porteurs d'un élan évangélique dans els deux continents : Benoît de Nursie, François d'Assise, Karl Leisner, Martin de Porres, Rose de Lima.
« Aujourd'hui, vous, jeunes européens et américains, Dieu vous appelle à coopérer avec les jeunes de votre âge du monde entier, afin que la sève de l'Evangile rénove la civilisation de ces deux continents et de toute l'humanité », a déclaré le pape.
Sans effet le « sève de l'Evangile », les différences présentes dans les grandes villes européennes et américaines, toujours plus cosmopolites, deviennent un motif de « division et de conflit », et non « d'enrichissement réciproque », a fait observer le pape.
Benoît XVI a remis symboliquement son encyclique sur l'espérance chrétienne, Spe Salvi, aux jeunes, en version CD et dans sa traduction en 5 langues.
Anita S. Bourdin
« Les paroles de Jésus « J'ai soif » (Jn 19,28), ne sont pas passées mais vivantes, ici et maintenant ; elles sont dites pour vous.
Le croyez-vous ? Si oui, vous entendrez et vous sentirez sa présence.
Ecoutez votre propre nom.
Et pas seulement une fois. Chaque jour.
Si vous écoutez avec votre coeur, vous entendrez, vous comprendrez.
Pourquoi Jésus dit-il : « J'ai soif » ?
Quel en est le sens ?
Il est très difficile à expliquer avec des mots...
Pourtant, si vous deviez retenir une seule chose que ce soit ceci :
« J'ai soif » est une parole beaucoup plus profonde que si Jésus avait simplement dit « Je vous aime ».
Tant que vous ne saurez pas, et de façon très intime, que Jésus a soif de vous, il vous sera impossible de savoir ce qu'il veut être pour vous ;
ni ce qu'il veut que vous soyez pour lui. »
Bienheureuse Teresa de Calcutta
2. L'invocation initiale s'élève vers Dieu pour obtenir le don de la purification qui rend - comme le disait le prophète Isaïe - "blancs comme neige" et "comme laine" les péchés, qui sont en eux-mêmes semblables à l'"écarlate" et "rouges comme la pourpre" (cf. Is 1, 18). Le Psalmiste confesse son péché de façon nette et sans hésitation: "Car mon péché, moi, je le connais... contre toi, toi seul, j'ai péché, ce qui est coupable à tes yeux, je l'ai fait" (Ps 50, 5-6).
La conscience personnelle du pécheur entre donc en scène, s'ouvrant à une claire perception de son mal. C'est une expérience qui fait appel à la liberté et la responsabilité, et qui conduit à admettre que l'on a brisé un lien pour effectuer un choix de vie différent de celui de la Parole divine. Il s'ensuit une décision radicale de changement. Tout cela est contenu dans le verbe "reconnaître", un verbe qui en hébreu ne signifie pas seulement une adhésion intellectuelle, mais un choix de vie.
C'est ce que, malheureusement, de nombreuses personnes ne font pas, comme nous admoneste Origène: "Certaines personnes, après avoir péché, sont absolument tranquilles et ne se préoccupent pas du tout de leur péché; elles ne sont pas non plus effleurées par la conscience du mal commis, mais elles vivent comme si de rien n'était. Ces personnes ne pourraient certainement pas dire: ma faute est toujours devant moi. En revanche, lorsqu'une personne, après avoir péché, se ronge et s'afflige pour son péché, est tourmentée par les remords, est sans cesse déchirée et subit les assauts intérieurs de sa conscience qui la condamne, elle s'exclame à juste titre: il n'y a pas de paix pour mes os face à l'aspect de mes péchés... Lorsque nous plaçons donc devant les yeux de notre coeur les péchés commis, que nous les regardons un par un, nous les reconnaissons, nous rougissons et nous nous repentons de ce que nous avons fait, bouleversés et affligés à juste titre, nous disons qu'il n'y a pas de paix dans nos os face à l'aspect de nos péchés..." (Homélie sur les Psaumes, Florence 1991, pp. 277-279). La reconnaissance et la conscience du péché sont donc le fruit d'une sensibilité acquise grâce à la lumière de la Parole de Dieu.
3. Dans la confession du Miserere, un élément, en particulier, est souligné: le péché n'est pas seulement appréhendé dans sa dimension personnelle et "psychologique", mais il est surtout évoqué dans sa valeur théologique. "Contre toi, toi seul, j'ai péché" (Ps 50, 6), s'exclame le pécheur, auquel la tradition a donné le visage de David, conscient de son adultère avec Bethsabée, et de la dénonciation de ce crime par le prophète Nâtan, ainsi que de celui du meurtre d'Urie, mari de celle-ci (cf. v. 2; 2 S 11-12).
Le péché n'est donc pas une simple question psychologique ou sociale, mais c'est un événement qui entame la relation avec Dieu, en violant sa loi, en refusant son projet dans l'histoire, en détruisant l'échelle des valeurs, "en faisant des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres", c'est-à-dire "en appelant le mal bien et le bien mal" (cf. Is 5, 20). Avant d'être une quelconque injure faite à l'homme, le péché est tout d'abord une trahison à l'égard de Dieu. Les mots adressés par le fils prodigue de biens à son père prodigue d'amour: "Père, j'ai péché contre le Ciel - c'est-à-dire contre Dieu - et envers toi" (Lc 15, 21) sont emblématiques.
4. A ce stade, le Psalmiste introduit un autre aspect, plus directement lié à la réalité humaine. C'est une phrase qui a suscité de nombreuses interprétations et qui a également été liée à la doctrine du péché originel: "Vois, mauvais je suis né, pécheur ma mère m'a conçu" (Ps 50, 7). L'orant veut indiquer la présence du mal dans tout notre être, comme cela apparaît de façon évidente dans la mention de la conception et de la naissance, une façon d'exprimer l'existence tout entière en partant de sa source. Toutefois, le Psalmiste ne relie pas formellement cette situation au péché d'Adam et d'Eve, c'est-à-dire qu'il ne parle pas explicitement du péché originel.
Il reste cependant clair que, selon le texte du Psaume, le mal se cache dans la profondeur même de l'homme, qu'il est inhérent à sa réalité historique; c'est pourquoi la question de l'intervention de la grâce divine est décisive. La puissance de l'amour de Dieu dépasse celle du péché, le fleuve impétueux du mal a moins de force que l'eau féconde du pardon: "Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé" (Rm 5, 20).
5. A travers cette voie, la théologie du péché originel et toute la vision biblique de l'homme pécheur sont indirectement évoquées par des mots qui laissent à la fois entrevoir la lumière de la grâce et du salut.
Comme nous aurons l'occasion de le découvrir à l'avenir, en revenant sur ce Psaume et sur les versets suivants, la confession de la faute et la conscience de sa propre misère ne débouchent pas sur la terreur ou la crainte du jugement, mais sur l'espérance de la purification, de la libération, de la nouvelle création.
En effet, Dieu nous sauve, non pas en vertu "des oeuvres de justice que nous avons pu accomplir, mais, poussé pas sa seule miséricorde, il nous sauve par le bain de la régénération et de la rénovation en l'Esprit Saint. Et cet Esprit, il l'a répandu sur nous à profusion, par Jésus-Christ notre Sauveur" (Tt 3, 5-6) .
Jean-Paul II (Audience Générale 8 mai 2002)